Chroniques d’une immersion au cœur du Guatemala

¡Holà todos! 

Notre séjour au Guatemala marque le début de notre troisième voyage longue durée en famille. Partis en mode sac à dos pour explorer l’Amérique centrale, nous allons passer 11 semaines, du 24 décembre 2023 au 8 mars 2024, à découvrir cette région du monde. Quelle chance de pouvoir voyager en famille, même avec des grandes filles de 14 et 20 ans ! 

Depuis deux semaines, nous résidons à San Pedro, un village de 18 000 habitants niché sur les rives du Lac Atitlan, au pied du volcan San Pedro. Notre séjour ici est dédié à des cours privés d’espagnol, une immersion de six heures par jour. San Pedro est le lieu où Angèle a étudié l’espagnol il y a 18 ans, d’où notre choix pour cette destination et cette école.

Après un trajet de quatre heures depuis la capitale, nous sommes arrivés à San Pedro juste après minuit dans la nuit du 24 au 25 décembre, pile à temps pour Noël. L’atmosphère dans le village est empreinte de joie et d’excitation. Les rues sont bondées, les enfants courent un peu partout et de nombreuses « bombas » explosent dans le ciel ! Ici, Noël est célébré en grand.  Nous avions pensé que notre arrivée tardive se ferait en toute tranquillité et que nous irions rapidement au lit… Mais à San Pedro, la nuit de Noël, c’est tout le contraire !

À notre arrivée, notre famille d’accueil nous attendait pour déguster des tamales, une pâte de maïs avec quelques morceaux de poulet, le tout, cuit dans une feuille de bananier. Les filles étaient épuisées, mais Angèle et moi avons chaleureusement accepté cette invitation. C’est là que nous avons fait la connaissance de Brenda et de Martin (Alejandro, 6 ans, dormait déjà). La conversation s’est déroulée entièrement en espagnol, annonçant ainsi une immersion totale !

Brenda, Martin et Alejandro forment une charmante famille guatémaltèque. Brenda prend soin du foyer et accueille des étudiants, tandis que Martin, artiste-peintre, crée de magnifiques toiles inspirées du Lac Atitlan et des volcans. Il se rend au Canada pendant six mois par an pour la cueillette des cerises. Alejandro, débordant d’énergie, nous a accueillis dès le premier matin avec de gros câlins et a décidé de ne manger qu’à mes côtés ! Son amour pour le feu et les pétards est inégalé, au grand désespoir des filles ! Nous avons arrêté de compter le nombre de fois où il a fait brûler des feux de bengales lors de la première semaine. 

Nous nous rendons à l’école d’espagnol, Corazon Maya, le 26 décembre pour entamer nos cours. Les filles et moi ressentons tous un peu de nervosité à l’idée de passer notre première journée en espagnol, chacun de notre côté, sans avoir Angèle pour nous aider dans la communication… Nos quatre professeurs étaient déjà là. Lola avec Corail, Idalia avec Céleste, Bilma avec Angèle et Juan avec Yan ! La répartition était très bonne, surtout pour les filles. En raison de nos niveaux inégaux en espagnol, nos expériences étaient différentes, mais tout aussi enrichissantes. Les leçons se déroulaient dans le jardin de l’école. Pour la plupart d’entre nous, c’était dans une petite cabane équipée d’une table, de deux chaises et d’un tableau, mais pour ma part, c’était directement dans le jardin, sous les arbres (je pense que mon professeur n’aimait pas sa cabane !). Tout, absolument tout, se passait en espagnol. C’était difficile, mais c’est la clé pour apprendre rapidement. Nous entendions souvent Corail et sa professeure rire et jouer à des jeux pour faciliter l’apprentissage. Jouer à « Qui est-ce » en espagnol permet d’apprendre beaucoup de mots !

Nous consacrons trois heures le matin et trois heures l’après-midi à nos études. Ceci nous laisse du temps libre le soir pour nous reposer ou pour se promener dans le village, car nos esprits sont parfois sur le point d’exploser. Une soirée, Angèle et moi avons décidé d’assister à un match de basketball, un sport qui semble incroyablement populaire ici ! La foule était dense, mais ce qui a vraiment captivé notre attention, ce sont les nombreux enfants qui, pendant les pauses du match, envahissent le terrain pour jouer au basketball, même à dix heures du soir !

Notre tout premier week-end ici fut une aventure à part entière. Avec Edwin, l’un des professeurs de notre école, nous avons entrepris une journée de randonnée pédestre. Nous prenons une Lancha, sorte d’autobus-bateau utilisée pour se déplacer entre les villages autour du lac. 

Notre randonnée débute à Santa Cruz, autre village autour du Lac Atitlan. Dès le début de l’ascension de la montagne, il était évident que cette marche serait bien plus ardue que prévu. Nous avons poussé nos limites et nos muscles ont protesté les jours suivants… Après avoir atteint un premier sommet, il était clair que l’objectif ultime était hors de portée. C’est alors que j’ai demandé à Edwin combien de temps il nous faudrait, à lui et moi seuls, pour atteindre le sommet. Sa réponse ? « 30 minutes », m’a-t-il dit !

Tandis que les autres se reposaient, Edwin et moi avons entamé l’ascension à un rythme effréné. En seulement 25 minutes, nous avons conquis le sommet. La vue était à couper le souffle ! Nous avons savouré ce moment pendant cinq minutes avant de redescendre encore plus rapidement qu’à la montée.

Après avoir retrouvé les filles, nous avons immédiatement entrepris la descente vers le prochain village. Là-bas, nous avons pris une autre Lancha en direction de San Marcos pour un repas bien mérité. La faim se faisait sentir ! Après avoir dégusté un copieux repas, nous sommes retournés à San Pedro avant de regagner notre famille d’accueil.

Le lendemain matin, nous avons de nouveau pris une Lancha pour retourner à San Marcos. Céleste avait découvert sur TikTok l’existence d’une plateforme depuis laquelle il était possible de sauter dans le lac. À la perspective de ce saut, Céleste et Corail étaient extrêmement impatientes. Une fois arrivés à la plateforme, nous avons réalisé à quel point elle était  haute. Malgré mes genoux tremblants, j’ai été le premier à me lancer. La chute semblait interminable et l’envie de ne pas atterrir de manière embarrassante est très importante, question de ne pas se blesser. 

Céleste a suivi mon exemple et a sauté courageusement, la chute lui a même fait perdre un peu de son haut de maillot ! Corail, quant à elle, s’est retrouvée au bord de la plateforme, prête à sauter, mais a estimé que c’était finalement trop haut. Angèle, de son côté, a préféré ne même pas s’approcher de la plateforme ! La plupart des gens présents évitent de sauter de cette plateforme en raison de sa hauteur. Bravo cependant à Corail pour avoir eu le courage d’envisager le saut ! Il y avait un rocher à la mi-hauteur depuis lequel beaucoup de gens sautaient et c’est de celui-ci que Corail a profité de l’activité !

À trois reprises, nous avons eu le privilège d’être invités dans la famille de Brenda pour célébrer Noël et le Nouvel An. Nous avons partagé un échange de cadeaux et un repas de pizza chez sa sœur, Brenda a accueilli sa famille chez elle le soir du 31 décembre, puis nous avons été invités à dîner chez sa sœur pour le jour de l’an.

Le passage à la nouvelle année a été mémorable. Depuis la maison de Brenda et Martin, nous avons une vue imprenable sur le lac Atitlan et ses villages environnants. Nous avons dégusté des tamales avec une coupe de vin en attendant le Nouvel An. À minuit, un spectacle incroyable s’est offert à nous : pendant 20 minutes, tous les villages ont illuminé le ciel de feux d’artifice. C’était un spectacle d’une beauté à couper le souffle ! Ce fut l’une des plus belles façons de débuter une nouvelle année, avec des câlins et des vœux de bonheur échangés en espagnol, bien sûr !

Notre hôtesse, Brenda, a généreusement prêté aux filles des tenues traditionnelles encore largement portées par les femmes des villages. Nous avons ainsi eu le plaisir de nous promener à San Juan, un charmant village voisin, avec les filles vêtues de ces habits traditionnels. Impossible de passer inaperçue! Ce fut aussi une belle surprise pour nos enseignants de voir arriver les filles à l’école ainsi habillés. Antonio, l’un des doyens de l’école, a immédiatement cherché une tenue traditionnelle pour hommes afin que je puisse me joindre à elles. Cela a déclenché l’amusement général, car l’habit traditionnel des hommes n’est plus du tout porté !

Nous avons ainsi repris nos cours pour notre deuxième semaine intensive. L’amélioration est vraiment impressionnante, que ce soit dans la compréhension ou lors des discussions. Le temps file à toute vitesse et chaque moment est une opportunité d’apprentissage. Nos échanges avec les professeurs sont riches et variés, abordant des sujets allant de la fabrication du sirop d’érable par Dédé et Sylvie au système éducatif et de santé, en passant par la culture maya et même les règles d’un match de hockey. En plus des cours, l’école d’espagnol propose des activités. Ainsi, nous avons visité une fabrique artisanale de chocolat, une plantation de café et participé à un Temazcal (un sauna traditionnel).

Nous recommandons chaudement l’école Corazon Maya et de vivre dans une famille. 

Il nous en a coûté 15 700 quetzales (env. 2700$ CA) pour quatre personnes pour deux semaines incluant le logement, trois repas par jour permettant de découvrir la nourriture locale, 6h de cours d’espagnol privés par jour, cinq jours par semaine. 

Notre séjour est loin d’être ennuyeux, mais nous ressentons l’envie d’explorer davantage le reste du Guatemala. Il est temps pour nous de devenir un peu plus nomades et de partir à la découverte d’autres horizons.

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