Après quelques jours à Jérusalem, nous sommes remontés à bord de « The Beast » qui avait eu un gros repos de 3 jours. C’est vers le sud que nous nous sommes dirigés, en direction de Masada. Perché sur un socle de granite de 450 mètres, dans le désert de Judée, cette ancienne forteresse juive, bâti par Hérode au premier siècle est rendu célèbre pour les tragiques événements qui s’y sont déroulés. Lors de la première guerre entre les Romains et les Juifs, les Romains ont tenté de prendre la forteresse. C’est après un siège de plus de 7 mois et en bâtissant une énorme rampe de plus de 100 mètres de long qui leur a permis finalement de prendre la forteresse. Les habitants, qui ne voulaient pas être pris, ont réalisé un des plus grands suicide collectif de l’histoire pour échapper aux envahisseurs… C’est à pied, dès 5h du matin, que nous avons commencé notre ascension dans le sentier du serpent. Les lueurs du jour perçaient tranquillement la nuit pendant notre montée et c’est une fois au sommet que nous avons observé les premiers rayons du soleil. À un moment, le ciel ressemblait à de la barbe-à-papa rose! La vue sur la mer morte, les formations géologiques, le paysage désertique et montagneux avoisinant, les ruines de la forteresse, tout était magnifique!
Se baigner dans la mer morte est une expérience que nous n’oublierons jamais. Malgré les photos que l’on voit et les gens qui nous en parlent, je ne pouvais m’imaginer pareille sensation. Une fois entrée, j’ai ri, tout simplement et pendant longtemps, c’est tellement spécial, une chose à vivre dans sa vie. Peut-être ne le vivrez-vous pas, je peux donc tenter d’un peu vous l’expliquer… on flotte sans aucun effort. On flotte sur le ventre, on flotte sur le dos, on flotte assis et si on va assez creux, on flotte même debout. On flotte tellement que lorsqu’on est couché, il faut faire un effort pour se remettre à la verticale. Il y a un lifeguard, dos à la plage en train de regarder son téléphone, mais on ne peut lui en vouloir, impossible de se noyer! Il est là pour les gens qui ont de l’eau dans les yeux (ça brûle!!!) ou si quelqu’un avale de l’eau. Quoique je ne sais trop comment on pourrait avaler de l’eau, simplement déposer notre langue sur notre doigt mouillé goûte horriblement mauvais! L’eau contient tellement de sel et de minéraux que rien n’y vit. Pas de poisson, pas de plantes, pas d’algues, d’où son nom de mer morte. Autre caractéristique, l’eau laisse sur la peau un fini huileux, il faut bien se rincer à la sortie. Plusieurs gros hôtels et spas sont bâtis sur les plages, mais la plage publique de Ein Bokek a très bien fait l’affaire pour nous. Voici quelques faits intéressants sur la mer morte selon notre ami wiki:
-La salinité moyenne de l’eau de mer est de 3 %, celle de la mer Morte est d’approximativement 27,5 %.
-La mer Morte est le point le plus bas de la surface du globe avec une altitude de –429 mètres sous le niveau de la mer.
-Le niveau de l’eau dans la mer Morte descend de 1,45 mètre par an en moyenne. Ces cinquante dernières années, elle a ainsi perdu le tiers de sa superficie.
Des projets sont en étude pour sauver la mer morte, certains proposent de creuser un canal entre la mer morte et la mer Rouge. À suivre pour ce dossier, mais en parlant de mer Rouge, nous y avons aussi trempé les pieds. C’est dans un cours d’initiation à la plongée sous-marine que Yan et moi avons fait notre baptême des profondeurs. Un couple, une activité, mais deux expériences complètement différentes nous attendaient. Yan était comme un poisson dans l’eau, émerveillé, prenant des photos, ajustant son masque et débouchant ses oreilles sans souci, il était au paradis sous-marin! Pour moi, ce fut une autre histoire. Je ne me serais jamais attendue à cela… Dès les premières respirations, un sentiment de panique et d’oppression me comprimait la poitrine. Je peux maintenant imaginer, je crois, ce que ressentent les gens souffrant de claustrophobie. Ce fut donc un immense exercice de contrôle de moi que j’ai vécu. À chaque seconde, je me parlais, me contrôlais et m’obligeais à vivre cette expérience malgré le fait qu’une petite voix voulait simplement remonter à la surface. C’est donc un Yan débordant de joie qui est sortie de l’eau en regardant une Angèle qui a éclaté en sanglots, suite à l’exploit que je venais de réaliser. Déçue de n’avoir pu profiter autant des choses magnifiques que j’avais sous les yeux: des poissons multicolores, du corail vivant, des bancs de poissons bougeant en même temps, j’étais aussi fière de moi d’avoir complété la plongée au complet sans avoir abandonnée. À refaire? Peut-être que oui, peut-être que non…
Notre dernier arrêt en Israël était le Maktesh Ramon dans le désert du Néguev. Impressionnant cratère profond de 500m, c’est à ce niveau que nous avons fait une agréable randonnée à travers de beaux paysages désertiques. C’est dans la tente d’un nomade éleveur de chameaux que nous avons passé la nuit. David, que nous avons trouvé sur airbnb, trouve un endroit où planter sa tente pendant quelques semaines, avant de quitter vers une autre ville, à pied avec ses 17 chameaux. Au passage, il reçoit parfois des touristes en quête d’expériences diversifiées, comme nous.
C’est vraiment ce que nous a offert l’Israël, de la diversité dans un petit espace facilement parcourable. Les montagnes, les déserts, les grandes villes, les tentes de nomade, les quatre mers, trois grandes religions, le froid, la chaleur, une histoire si riche que les dates nous sortaient par les oreilles (les dates pas les dattes, ça se serait un peu dégueu!).
Il ne nous reste maintenant qu’à vous raconter notre escale en Jordanie pour que vous ayez une très bonne idée de ce riche périple que nous avons vécu.
Quel bel article! Après m’être baignée avec vous en pensée, plongé émerveillée avec Yan, combattu la panique avec Angèle et presque éclaté en sanglots avec elle…j’avais vraiment l’impression d’être en Syrie et non au Vietnam! Merci pour les photos magnifiques qui viennent appuyer vos propos. J’ai déjà hâte de vous lire sur votre escapade en Jordanie! Xxx
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