Le Belize en trois sphères : dans les terres, bord de mer et insulaire

Les contrastes entre le Guatemala et le Belize sont nettement perceptibles. Ici, l’anglais est la langue prédominante, mettant fin à notre pratique de l’espagnol pendant quelques jours. Malgré la dominance de l’anglais, on peut également entendre un mélange d’espagnol et de créole. Le rythme de vie est plus lent, l’atmosphère décontractée, et la présence maya est notablement moindre. Le Belize nous évoque davantage les Caraïbes que l’Amérique centrale.

Notre séjour au Belize s’est articulé autour de trois étapes :

  • Trois nuits à San Ignacio (à l’intérieur des terres)
  • Quatre nuits à Placencia (en bord de mer)
  • Cinq nuits à Caye Caulker (insulaire)

San Ignacio se trouve à proximité de la frontière, pour nous y rendre, nous avons opté pour un autobus local particulièrement bondé depuis El Calamate au Guatemala. Descendant du bus avant d’atteindre la frontière, nous avons traversé les douanes à pied, une expérience toujours particulière et intéressante. Ensuite, un taxi nous a conduits jusqu’à San Ignacio. À notre arrivée, la ville ne nous a pas immédiatement séduits. Je dois admettre que la pluie, la fermeture dominicale de la plupart des commerces, la chaleur et l’humidité intense, ainsi qu’une petite confusion qui nous a fait marcher pendant une heure au lieu de quinze minutes pour atteindre notre activité, ont contribué à cette première impression moins agréable.

Cependant, notre première activité a su nous charmer. Nous avons participé à une visite guidée du Green Iguana Conservation Project, une initiative lancée en 1996 par un hôtel dans le but de protéger et d’éduquer les gens sur l’iguane vert, une espèce menacée. Malheureusement, malgré l’interdiction, certains Béliziens ont pour coutume de consommer un iguane femelle enceinte pour Pâques. Les iguanes pondent leurs œufs une fois par an, et tuer un iguane et manger ses œufs nuit rapidement à sa population globale. Au cours de cette visite, nous avons acquis des connaissances approfondies sur cette espèce et sa reproduction. Nous avons même eu la chance de manipuler des bébés et deux adultes. Les deux adultes demeureront sur place à vie, car ils ne peuvent survivre en liberté. Cependant, dès que les iguanes peuvent être relâchés, c’est ce qui se fait.

Le lendemain après-midi, lorsque le soleil a finalement daigné se montrer, nous avons visité les ruines de Xunantunich. Se rendre sur place depuis San Ignacio est assez simple en empruntant un chicken bus. Ensuite, de la rue principale, il faut prendre un ferry plutôt rudimentaire, manœuvré à la force des bras. Ensuite, une longue ascension nous attend. Nous devons d’abord atteindre l’entrée, puis le site, et enfin le sommet de la tour la plus haute, faisant de Xunantunich l’un des sites mayas les plus élevés de l’empire. Yan, n’étant pas un adepte des hauteurs sans barrière, n’a pas profité de la vue très longtemps.

Nous avons longuement hésité avant de nous aventurer dans la visite des grottes ATM (abrégé pour Actun Tunichil Muknal). Bien que nous ayons entendu d’excellents échos à son sujet, l’accès à ces grottes se fait uniquement avec un guide au sein d’un groupe organisé, et qui représente un coût substantiel de 125 $ US par personne. On a toutefois décidé en famille de continuer à manger du macaroni au fromage et cuisiner nous-mêmes, aussi souvent que possible, pour économiser ailleurs et découvrir ce lieu hors du commun.

Ce site offre une expérience unique à plusieurs égards. Tout d’abord, l’utilisation de tout appareil technologique est strictement interdite. En 2012, un touriste a malencontreusement laissé tomber sa caméra sur un crâne vieux de plus de 1000 ans, le fendant en deux – le crâne, pas la caméra. Un autre visiteur a marché sur un crâne, le brisant. Depuis ce second incident, il est désormais interdit de porter des chaussures dans certaines parties de la grotte, et l’exploration se fait donc en chaussettes.

L’ouverture des grottes aux touristes a débuté en 2000, avec une quarantaine de guides formés et titulaires de permis. Aucun nouveau permis n’a été émis depuis, et actuellement, seuls 25 guides peuvent accompagner au maximum huit clients par jour. La limitation du nombre de visiteurs vise à préserver la grotte et à éviter une détérioration accélérée.

Le site n’a jamais été profondément excavé, ce qui signifie que ce que nous observons est sensiblement dans le même état que celui d’origine.

En tant que troisième groupe à arriver sur le site ce jour-là, cela a fait une énorme différence dans notre expérience. L’expédition a débuté par une marche pour atteindre l’entrée de la grotte, impliquant trois traversées de rivière qui nous ont laissés entièrement trempés dès le début de la journée, une condition qui a perduré pendant les trois prochaines heures. Équipés de casques et de lampes frontales, nous avons exploré cette immense grotte, parfois traversant des passages très étroits. Les stalactites, les stalagmites, les formations rocheuses et même quelques chauves-souris ont constamment captivé notre attention.

Nous avons finalement atteint la partie de la grotte dans laquelle il était nécessaire de se déchausser. Cette section en hauteur était le lieu des sacrifices, où les prêtres mayas offraient des présents aux dieux. Des vases et des pots en céramique pour les offrandes alimentaires ainsi que des os liés à des sacrifices humains ont été observés. Le point culminant était la découverte d’un squelette complet d’un jeune homme de 17 ans ayant été sacrifié.

En reprenant notre chemin, nous avons réalisé à quel point il était agréable d’avoir été parmi les premiers à explorer la grotte, car plusieurs groupes y étaient maintenant présents. Nous avons refait le trajet en sens inverse, avec quelques détours plus audacieux pour ceux qui le souhaitaient, y compris une « glissade » dans un trou par lequel l’eau s’écoulait, ainsi qu’une section très étroite où il fallait nager à la verticale entre deux parois. Après 3 à 4 heures d’exploration, nous sommes retournés au parking où nous avons pu enfiler des vêtements secs, retirer nos chaussures trempées et déguster un repas avant de reprendre la route vers San Ignacio.

Il est inhabituel et intéressant d’avoir vécu quelque chose d’aussi spécial sans pouvoir prendre de photos. Bien que nous n’ayons pas de souvenirs visuels, l’expérience vécue sans l’interférence d’une caméra a semblé intensifier notre connexion au moment présent.

Je partage avec vous quelques photos officielles du site pour vous donner une idée de notre expérience. Nous sommes très satisfaits d’avoir dépassé la barrière financière pour vivre cette expérience, car comme le dit le dicton, « l’argent dépensé sera vite oublié, mais les souvenirs resteront ».

Ensuite, nous avons entrepris le voyage vers Placencia, une journée complète de déplacement comprenant deux trajets en chicken bus et une traversée en ferry pour atteindre notre destination. Placencia, située au sud du Belize, est une péninsule. Les trois jours passés là-bas ont été marqués par une chaleur intense, nous incitant simplement à nous détendre. Nous avons pleinement profité de ce charmant petit village, en particulier de la plage et de notre bungalow équipé de hamacs. Le sable, semblable à du gros sel granuleux, était parfait pour une exfoliation des pieds, et l’eau était agréable et légèrement rafraîchissante. Bien que nous n’ayons pas pu réserver une cabane face à la mer, car les meilleures options étaient complètes lors de notre réservation préalable, je le recommande vivement si c’est une option. Notre coup de cœur a été le petit restaurant Momolicious, où nous avons soupé à trois reprises. Dans une minuscule cabane bleue, 3 à 4 dames s’activent aux fourneaux pour concocter des plats typiques tels que burritos, tacos et fry jacks que nous avons dégustés en plein air. Tout était excellent et très abordable, même si un peu gras.

De Placencia, nous avons monté la côte bélizienne vers le nord, cette fois-ci à bord d’un autobus voyageur de la compagnie Floralia qui propose des liaisons avec Belize City à un tarif pratiquement équivalent à celui des chicken buses. Cette fois-ci, nous avons profité de l’efficacité, de l’air climatisé et du confort offerts par ce mode de transport, tout en bénéficiant des paysages magnifiques en compagnie des locaux. Il y avait très peu de touristes à bord avec nous. Une fois arrivés à Belize City, nous avons décidé de marcher de la gare d’autobus jusqu’au départ du ferry, car c’était assez proche et nous avions beaucoup de temps. Cette marche s’est révélée être à travers l’un des quartiers les plus défavorisés et dur de la ville. C’était une combinaison de courage et d’innocence de notre part…

Le ferry nous a conduits vers notre dernière destination au Belize : l’île de Caye Caulker. Située à 30 km de la côte, cette petite île mesure, à son maximum, 8 km sur 1,5 km. La devise de l’île est « Go Slow ». Aucune voiture ni moto n’est autorisée, les gens se déplacent à pied, à vélo ou en kart de golf. Les rues sont en terre et en sable, et beaucoup s’y promènent pieds nus. Bien qu’il n’y ait pas vraiment de plage sur l’île, l’accès à la baignade se fait en sautant des quais. Malgré le caractère principalement détendu de l’île, nous avons participé à quelques activités qui ont enrichi notre expérience.

Il existe un refuge pour animaux abritant une vingtaine de chats et une quinzaine de chiens. Opéré depuis près de 20 ans par Kenny, le refuge accueille les visiteurs tous les jours. Il suffit d’entrer dans la cour en veillant à ce qu’aucun ami à quatre pattes ne s’échappe puis de caresser tous ces adorables chiens. Vers 16 heures, Kenny a parfois besoin de promeneurs, une tâche que nous avons accomplie avec grand plaisir.

À l’hôtel Iguana Reef, vers 16h15, ils nourrissent les raies. Bien que j’aie des sentiments mitigés sur le fait de nourrir les animaux sauvages, le spectacle est tout de même captivant. Il est particulièrement agréable d’arriver vers 15h30, lorsque les raies sont déjà présentes, mais avant le grand buffet. Pendant le festin, les raies se rassemblent près de la plage, et il est possible de leur donner des sardines. C’est magnifique de les voir manger et de ressentir la succion qu’elles opèrent pour avaler le poisson. Les pélicans et plusieurs oiseaux participent également à ce festin. Toujours à l’Iguana Reef, il y a un habitat d’hippocampes. Bien que difficile à repérer, après trois visites, nous en avons finalement aperçu deux.

Nous avons également loué des vélos pour 24 heures. Comme tous les vélos sur l’île, ils sont anciens, sans vitesses, et les chaînes peuvent parfois débarquer, mais c’est ainsi et c’est très agréable quand même. Cela nous a permis de circuler librement sur l’île et de découvrir la partie nord de celle-ci. En effet, l’île est séparée en deux, et il faut prendre un ferry pour traverser vers la rive nord, qui est beaucoup plus sauvage. La partie sud, la plus touristique, compte environ 2000 habitants, tandis que la rive nord en compte environ 200.

À Caye Caulker, nous avons ouvert une fois de plus notre portefeuille ($$$, aïe !) pour vivre une expérience mémorable : une journée de plongée en apnée pour explorer une partie de la barrière de corail du Belize, la deuxième plus grande au monde après celle de l’Australie. Cette journée s’est révélée véritablement inoubliable. Nous avons choisi Caveman Tours après avoir lu un article de blog d’une autre voyageuse qui avait adoré son expérience et qui partageait brièvement l’histoire de Caveman, le propriétaire.

Caveman s’est enfui de sa famille d’accueil à l’âge de 6 ans sur le continent, montant clandestinement à bord du ferry en direction de Caye Caulker. Il a vécu pendant 6 ans dans un arbre, se nourrissant de fruits et vendant des noix de coco pour gagner quelques dollars. Pour éviter de tomber durant son sommeil, il s’attachait à l’arbre. À l’âge de 12 ans, il a été pris sous l’aile d’un marin avec qui il a vécu sur son bateau pour découvrir la mer. Plus tard, il a lancé son agence de tours et est encore présent chaque jour pour accueillir les clients, discuter avec eux, remercier Dieu pour la chance qu’il a eue, et partager sa valeur première : le respect. Respect envers les clients et envers la nature. La culture d’entreprise qu’il a instaurée se reflète dans l’expérience que nous avons vécue avec nos deux guides-capitaines, David et Chris.

Au cours de cette journée de 5 heures, plusieurs arrêts différents ont été programmés, chacun offrant une expérience unique. Le premier arrêt nous a permis d’observer d’énormes poissons (typhons ?) et de les nourrir depuis le bateau. Ensuite, nous avons eu la chance d’apercevoir depuis le bateau notre premier lamantin. Par la suite, plusieurs dauphins ont nagé autour du bateau, lançant la journée de manière positive, même avant d’être plongés dans l’eau.

Notre première immersion nous a conduits à la rencontre d’un lamantin. Cet énorme mammifère, surnommé la « vache des mers », est fascinant à observer, se consacrant principalement à manger et dormir.

Au deuxième arrêt de plongée, nous avons exploré de magnifiques jardins de corail abritant une grande variété de poissons multicolores.

Le troisième arrêt sous l’eau a été guidé par un expert. C’était une expérience agréable d’avoir un guide qui nous faisait remarquer des détails que nous n’aurions pas pu voir autrement. Nous avons eu la chance de voir un autre lamantin de près, plus actif cette fois-ci, ainsi que d’immenses raies.

Le quatrième arrêt était consacré à l’observation de requins nourrices. Bien qu’ils leur aient donné des poissons pour les attirer, le spectacle reste impressionnant.

Enfin, le dernier arrêt nous a conduits à une épave de 40 pieds, ornée de magnifiques coraux et de vie marine qui s’y sont attachés au fil des années. Un autre requin nourrice a honoré notre présence.

Les photos ne rendent aucunement justice à la beauté de ce que nous avons vu. Nous recommandons vivement cette journée en mer.

Notre départ du Belize en direction de Roatan s’est déroulé à bord d’un petit Cessna. Nous étions 12 passagers à bord, et l’expérience s’est révélée véritablement agréable. Les vues de la mer, avec ses différentes teintes de bleu et de petits îlots de terre, étaient tout simplement époustouflantes. C’était une conclusion parfaite à notre aventure au Belize, laissant derrière nous des souvenirs riches en couleurs et en émerveillements. 

“ Unbelizeable, we could not belize it! “ – disent tout le monde ici 😉

Voici notre budget pour les 12 jours pour quatre personnes. Bien que le Belize soit plus cher que le Guatemala et d’autres destinations en Amérique centrale, nous sommes néanmoins satisfaits d’avoir brièvement exploré ce pays. 

Transport: 453,29$ (billets d’avion non inclus)
Nourriture: 730,12$
Activités: 1225,29$
Hébergement: 1304,19$
Autres: 125,84$
Total: 3838,73$

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