Jérusalem, Bethléem et leur mur

Jérusalem, ville mythique autant pour les passionnés d’histoire que pour les hommes de foi, capitale contestée de l’Israël, berceau de trois grandes religions, tous les ingrédients y sont pour un séjour riche en découvertes. C’est depuis la magnifique route qui longe la frontière jordanienne que nous y avons fait notre entrée.

Un point important à savoir concernant Jérusalem est que pratiquement tout est relié à la religion. Lorsque nous sommes arrivés, le shabbat venait de débuter. Le shabbat est un élément fondamental de la religion juive, c’est le jour de la semaine où tout s’arrête. Quand je dis tout, c’est tout. Aucune action reliée au travail n’est permise pour les fidèles de cette tradition. L’utilisation de la voiture, du cellulaire, de la télévision en passant par l’ouverture de la lumière, est interdite, ou très mal vu surtout dans les quartiers orthodoxes.

Je vous laisse deviner dans quel quartier nous sommes aboutis lorsque nous avons manqué une sortie d’autoroute… Un quartier ultra-orthodoxe! Assez difficile de passer inaperçus lorsque tout le monde marche dans les rues, que même les feux de signalisations ne fonctionnent plus et que nous sommes la seule voiture à la ronde! Cette scène restera à jamais gravée dans notre tête, je vous le jure!

Outre la découverte de la ville, nous allions rendre visite à notre ami Israélien, Eldad. La planification de notre voyage a débuté avec l’invitation d’Eldad à venir lui rendre visite. C’est avec un GPS (en hébreux), un peu de chance et l’aide de deux bons samaritains, que nous avons finalement trouvé son appartement. La dernière fois que nous nous étions vu c’était à Dhaka au Bangladesh! Nous avons passé la soirée, ainsi que les deux suivantes avec Eldad et sa copine Odelia.

Guide professionnel dans cette ville pleine à craquer d’endroits riches en histoire à visiter, Eldad nous a aidés à planifier et surtout à faire des choix sur les lieux à visiter. Jérusalem est un lieu de pèlerinage et de culte pour les Chrétiens, les Juifs et les Musulmans. La vieille ville est petite et elle contient un grand nombre de lieux sacrés (pour ne nommer que ceux-là):

  • Le Mont du Temple, lieu où se trouvait le temple de Jérusalem, qui abritait l’arche d’alliance contenant la table des lois (dix commandements).
  • Le Mur des Lamentations, lieu culte pour les Juifs pour la prière (occupé en tout temps, mais bondé lors du shabbat du vendredi soir).
  • Tour de David, ancienne citadelle et vestige archéologique bâtit au II siècle av. J.-C.
  • L’église du Saint-Sépulcre, bâtie sur le lieu de la crucifixion (le Golgotha) et la grotte où le corps de Jésus fut déposé après sa mort (le Saint-Sépulcre) et où aurait eu lieu la résurrection. Six groupes religieux chrétiens se partagent son espace. Aucune des communautés ne contrôle l’entrée principale. En 1192, Saladin partagea la responsabilité d’ouverture et de fermeture des lieux entre deux familles musulmanes, pour éviter les conflits entre les communautés chrétiennes. Ces fonctions sont encore en vigueur aujourd’hui. Les clefs d’un des plus haut lieu chrétien sont dans les mains de Musulmans.
  • La Via Dolorosa, le chemin qu’a emprunté Jésus en portant sa croix avant sa crucifixion.
  • Le Dôme du rocher, troisième plus haut lieu sacré de l’Islam. L’accès à l’intérieur est réservé aux musulmans.
  • La mosquée Al-Aqsa, bâtit à l’emplacement du temple de Salomon (Juif). L’accès à l’intérieur y est aussi réservé aux musulmans.

Plusieurs tours sont disponibles pour découvrir la ville. Nous avons opté pour un tour de type introduction de la vieille ville, qui était excellent, ainsi qu’un tour plus en détails des lieux saints dès le lendemain. Ce deuxième tour était bien, mais le trop grand nombre de participants avec un seul guide ne favorise pas le bon fonctionnement. Notre tour découverte était 100 fois mieux…

L’une des banlieues de la ville nous intéressait plus que les autres, c’était la petite ville de Bethléem. Petit détail, Bethléem se trouve en territoire palestinien… Qui parle de territoire palestinien ne parle pas toujours de paix et d’amour entre les deux peuples. Impossible de se rendre sur place avec notre voiture, car notre assurance israélienne ne nous couvre pas. Il faut prendre l’autobus pour s’y rendre. La petite ville est très jolie et ses rues sont enchanteresses. Le lieu le plus populaire est incontestablement la Basilique de la nativité.

L’attente pour visiter gratuitement la Basilique est ridiculement longue. Après une courte négociation avec un « guide » local, nous optons pour faire une visite sans attente. Effectivement, c’est plus rapide… outre un petit emplacement où serait née Jésus, rien d’extraordinaire. En fait, voir et toucher l’endroit est un rite mémorable pour les hordes de pèlerins. Juste au cas, nous y avons touché aussi 🙂 Un homme est sur place et contrôle la foule en essayant d’accélérer le rythme… C’est difficile d’obliger les gens à ne rester agenouiller que deux secondes devant un lieu si important pour eux.

Il ne faut pas se rendre trop loin à l’extérieur du centre pour tomber face à face avec le fameux mur… Le mur est construit pour garder les Palestiniens en Palestine. Impossible pour la majorité d’entre eux de quitter le territoire, c’est une prison à ciel ouvert. Le mur est couvert de graffitis et plusieurs d’entre eux sont du célèbre artiste d’art urbain anglais, Bansky.

C’est sans mot que nous marchions le long du mur lorsque nous avons entendu des explosions loin devant nous. L’armée israélienne lançait des gaz lacrymogènes en direction d’un quartier de réfugiés qui avaient dû leur lancer des roches. Une fois les gaz dissipés, nous sommes passés au milieu du camp de réfugiés avec notre chauffeur de taxi… Voir des enfants de 12 ans attroupés, certains avec des masques à gaz sur le visage, à qui les gaz étaient destinés, ouf… une claque en plein visage, c’est ça la vie en Palestine!

Le retour en Israël depuis la Palestine est contrôlé via les « Check point ». Tout le monde descend de l’autobus, les militaires inspectent le véhicule et ils procèdent à la validation de nos papiers. C’est une dure réalité qui se joue dans ce coin du monde. Le dossier est lourd et complexe, ni noir, ni blanc, que du gris… comme le mur de béton.

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