Katmandou, comme on ne le verra plus

25 avril, un terrible tremblement de terre frappe le Népal et fait plus de 4300 morts (le décompte augmente de jour en jour). Certains joyaux historiques sont transformés en amas de poussière. Deux jours plus tôt, nous déambulions dans les rues de Katmandou, ses quartiers, ses lieux historiques. C’est difficile de réaliser que ce que nous avons vu n’y est plus. L’orphelinat où nous habitions se tient toujours debout. mais impossible de regagner les lieux pour les enfants, le risque est trop grand. Tous ceux que nous connaissons sont en sécurité, mais plus rien ne sera pareil maintenant.

Voici donc, l’ancien Katmandou:

Notre exploration a commencé au Swayambhunath, surnommé aussi le Monkey temple. C’est en compagnie de Ramesh et d’Aakriti, deux adolescents de l’orphelinat, que nous avons visité ce magnifique lieu bouddhiste. Perché sur une colline, l’énorme stupa surplombe la ville et nous offre un superbe point d’observation de la vallée de Katmandou. Plusieurs autres temples forment ce complexe et il est agréable de s’y promener et de tous les découvrir. Notons entre autres trois grandes statues de bouddha et aussi un étang où l’on doit essayer de lancer des pièces dans un pot au centre (que Yan a fièrement atteint à chacune de ses deux tentatives.)

Le centre historique de Katmandou est composé de son Durbar square, l’ancienne résidence du roi. De beaux temples à l’architecture typique népalaise composent ce quartier. Notons en particulier le kumari bahal, la résidence de la Kumari, la déesse vivante de Katmandou. Cette coutume népalaise consiste à sélectionner des jeunes filles de 4-6 ans d’une caste en particulier selon 32 critères de beautés précis. Ensuite, les sélectionnées seront toutes amenées dans une pièce sombre où il y aura des bruits terrifiants, des hommes dansant avec des masques effrayants et 108 têtes de buffles. Celle qui gardera le mieux son calme sera sélectionnée comme étant la prochaine Kumari. Elle aménagera avec sa famille dans le kumari bahal, où elle fera de brèves apparitions quelques fois par jour. À la puberté, lors de ses premières menstruations, elle redeviendra une mortelle normale et la prochaine Kumari sera nommée. Nous avons eu la chance de l’apercevoir un matin, à sa fenêtre. Il est interdit de la photographier et ses gardes sont très sévères (la photo en est une officielle et non de Yan). Il est triste de penser qu’une jeune fille vivra dans cette prison dorée pendant son enfance, mais c’est une tradition bien implantée. Comme à plusieurs reprises dans le voyage, on essaie d’observer et de ne pas juger.

Les petites rues non touristiques de Katmandou nous ont fascinées. Il est facile de s’y perdre, aucune adresse, seulement des noms de rues et des noms de quartiers. On ne sait pas trop comment peut fonctionner le service postal… Les rues sont étroites et on débouche souvent sur de grandes cours intérieures où demeurent plusieurs familles. Des petits commerces occupent pratiquement tous les locaux au rez-de-chaussée et on y trouve de tout et de rien. Les temples sont nombreux et présents un peu partout.

Ayant engagé un taxi pour une journée en compagnie de Bev, une autre bénévole de l’orphelinat, nous avons découvert Bodnath, une autre magnifique stupa. Ensuite, direction la ville de Bhaktapur, ancienne cité médiévale. Encore plus impressionnants que celui de Katmandou, nous avons découvert son Durbar square en compagnie d’un guide local qui nous a aussi fait découvrir les rues locales et des scènes de vies quotidiennes. Avoir eu un peu plus de temps, il aurait sans doute été agréable d’y dormir une ou deux nuits.

Malheureusement, ces lieux ont été lourdement endommagés lors du tremblement de terre. Le tourisme est un revenu important pour le Népal… Espérons que les lieux historiques seront réparés et que la ville pourra renaître de ses cendres pour que d’autres comme nous aient la chance de découvrir Katmandou et les environs. Nos pensées sont en priorité aux blessés et aux familles qui ont perdu des proches.

Personne ne sait encore si tout ne vit que pour mourir ou ne meurt que pour renaître.

  – Marguerite Yourcenar

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3 réflexions sur “Katmandou, comme on ne le verra plus

  1. Nous sommes touchés par l’épreuve que vivent les Népalais, imaginez vous qui avez foulé leur sol et les avez connus… Nous sommes touchés pas l’épreuve que vivent les Népalais, et nous remercions la vie, Dieu, de vous avoir protégé. Nous aurons, nous, le bonheur indescriptible de vous retrouver, contrairement à bien des familles qui pleurent la perte d’êtres chers. Nous sommes des privilégiés!

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  2. C’est tellement triste cette tragédie. Oui tout comme Mamounette a dit – nous remercions Dieu de vous avoir protégé. Quels moments difficiles pour eux. Nous vous souhaitons un bon retour a la maison. On a bien hate de vous voir.

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