Chez les Sikhs, c’était malade!

L’Inde est un lieu où la diversité n’a pas son égal. C’est le berceau de croyances d’innombrables dieux et déesses, de Gurus et de guides spirituels. Sur notre chemin nous avons croisé un peu de tout: hindous, bouddhistes, jaïns, musulmans, chrétiens, mais c’est en dehors de ces sentiers que nous nous sommes rendus. Fort heureux de découvrir de nouveaux horizons, c’est après 21 heures de train que notre route s’est arrêtée au temple d’or, à Amritsar, le plus haut lieu de pèlerinage des sikhs.

Riches, pauvres, croyants ou non, au temple d’or, tous sont les bienvenus. Les seules exigences sont de se couvrir la tête et de marcher pieds nus. Pour qu’un maximum de gens puissent se rendre au temple, des navettes gratuites relient la gare de train et le temple. Nous savions aussi qu’il était possible de rester dans un dortoir du temple. Loin de notre habitude d’hébergement, nous voulions vivre l’expérience. L’un des dortoirs est exclusivement réservé pour accueillir une trentaine de touristes. Cette fois encore, les dortoirs sont gratuits, mais un don est apprécié. Les dortoirs pour les indiens sont, quant à eux, très vastes. Malgré tout, ils sont souvent complets et des centaines de personnes dorment chaque soir à la belle étoile.

L’accueil des Sikhs ne s’arrête pas là. Il faut nourrir tous ces pèlerins… Une cafétéria est disponible 24h sur 24 dans l’enceinte du temple. En fait, il s’agit d’une des plus grosses, sinon la plus grosse, cafétéria gratuite au monde. Servant en moyenne 80 000 repas par jour, le tout fonctionne majoritairement grâce aux bénévoles. La logistique est fascinante: cuisine, service, ménage, lavage, chacun à sa place, une vrai usine! Nous avons bien entendu mangé quelques repas sur place, mais nous avons aussi donné du temps. Quelques heures aux rouleaux à pâtes pour faire des chapatis, un peu de temps à arranger de l’ail, encore quelques heures à couper des patates… le travail ne manque pas. Même Corail trouvait sa manière de nous aider. Nous nous sommes limités à ces activités, mais la vaisselle était faites par pas moins de deux cent personnes à la fois, les cuisines fonctionnaient à plein régime avec des chaudrons ressemblant à des petites piscines, bref un énorme travail d’équipe.

Le but ultime du pèlerin venant à Amritsar est bien sûr de se recueillir au temple d’or. Construit au centre d’un bassin d’eau, un seul pont mène à sa porte principale. Le dôme du temple est recouvert de 750 kg d’or. Les gens font la file pendant plus d’une heure pour pouvoir entrer à l’intérieur. Une fois à l’intérieur, malgré son étroitesse, de nombreuses personnes y sont rassemblées pour chanter, jouer de la musique ou méditer. Incroyablement occupé pendant la journée et le soir, mais surprenament agité de nuit aussi. Angèle s’y est même rendue à 2h du matin et un bon nombre de pèlerins s’y retrouvent encore dans le temple et dans la cafétéria. L’eau entourant le temple est sacrée et plusieurs s’y baignent pour se purifier. Dans le temple, il est possible de s’y abreuver… je suis le seul à m’y être trempé les lèvres.

La ville d’Amritsar se trouve à 30 km de la frontière avec le Pakistan. Malgré les relations tendues entre les deux pays, une cérémonie à l’ambiance amicale de fermeture des portes a lieu tous les soirs, à la frontière. Nous ne pouvions manquer pareille occasion de nous rendre si près de ce pays. Après un nombre incalculable de vérifications de sécurité et 1 km de marche, nous atteignons la frontière où de nombreuses estrades sont installées. Du côté indien c’est la fête : de la musique, des gens qui dansent et des drapeaux à profusion. Il y a quelques touristes, mais la foule est majoritairement indienne et très patriotique! Du côté Pakistanais, c’est beaucoup plus calme…

La cérémonie débute et les gardes des deux côtés se pavanent et hurlent dans un micro le plus fort et le plus longtemps possible. Ensuite, une compétition de qui lèvera la jambe la plus haute entre les deux camps. Bref, après 30 minutes de ce manège, la cérémonie se termine et nous n’en sommes pas trop triste. Heureux d’y être, de l’avoir vu, mais pas deux fois.

L’accueil chez les Sikhs ne nous a pas laissé indifférents. En retirant le principe de l’argent et en accueillant tout le monde à bras ouverts, ils ont créé un endroit incroyable. C’est définitivement un coup de cœur que nous avons eu en découvrant ces gens. C’est un endroit à visiter et à revisiter pour toute personne visitant l’Inde. En résumé, c’était malade!

7 réflexions sur “Chez les Sikhs, c’était malade!

  1. Merci pour ces magnifiques photos qui font rêver…..Quel temple magnifique !!!!
    Si ca vous tente de partager avec nous la recette des chapatis, nous pourrions ainsi partager à distance votre expérience gustative 🙂

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  2. Je suis tellement contente de vous lire!!! Nous avons la chance de voyager avec vous 🙂
    Bonne continuation et j’ai toujours hâte de lire vos messages!!! BisousXXX

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  3. Vous nous impressionnés encore une fois. Quelle expérience humaine touchante. Je n’aurais jamais cru qu’une organisation pouvait réussir à servir 80 000 repas par jour grâce au travail des bénévoles. Un tel exploit humanitaire me donne vraiment l’espoir que nous pouvons créer un monde meilleur. Merci encore de nous partager vos expériences, on ne c’est jamais à quoi s’attendre… c’est tellement plaisant de voyager avec vous. Bisous

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  4. Merci,merci, merci…. je donne l’adresse de votre blogue à qui veut voyager avec vous… Vous nous aidez à briser les préjugés. Je savais que les sikhs sont une communauté de partage et je suis bien contente de voir que c’est la réalité. au plaisir de vous lire encore

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