Être touriste sans les autres touristes – partie 2

Lors de notre journée avec Ranji, celui-ci nous avait parlé d’un rituel nommé le Dance Devil. Rituel qui implique de la danse, des chants, des percussions et un rassemblement toute la nuit durant pour éloigner la maladie et la mort d’un souffrant. Il nous a dit que ça n’arrivait pas tous les jours, quelques fois par année peut-être.

Le hasard fait bien les choses… quelques jours après, il est venu nous informer qu’il y avait un Dance Devil le soir même dans un village et qu’il nous invitait, ainsi que Will et Marlène (les Français), à venir y assister.

Nous sommes donc parti à 20h en tuk-tuk, avec Ranji et son gendre, sans trop savoir à quoi s’attendre. Nous avons roulé pendant près de 30 minutes pour finalement arriver dans un petit village reculé, nous étions en grande minorité… Aucun touriste à des kilomètres à la ronde! Tout le monde y était, femmes, hommes et enfants, environs 200 personnes.

La cérémonie battait déjà son plein. Il y avait un autel à l’avant avec des danseurs qui se relayaient pour danser devant la vieille dame malade. Celle pour qui était destinée cette cérémonie était entourée d’un drap blanc et semblait bien faible. Nous regardions fascinés, sur la pointe des pieds, depuis l’arrière, quand quelqu’un est venu nous chercher. Il nous a fait signe de le suivre. Il se faufilait parmi les gens pour nous amener à l’avant. Il a fait bouger quelques enfants et nous a tous trouvés des chaises aux premières loges. Malgré nos « No thank you, were ok in the back », rien à faire, nous n’avions pas le choix de nous asseoir.

Tout le monde nous regardait en riant et en souriant. Corail a rapidement attirée toute les petits filles qui formaient un cercle autour d’elle. Sourires, échange de biscuits, quelques chatouilles, partage de chaises, elle faisait maintenant partie des leurs.

Nous nous sentions privilégiés de vivre cette coutume avec eux. Les danseurs défilaient, tous en costumes traditionnels avec maquillage et coiffe sur la tête. Plus tard, nous avons été accueillis dans la maison des hôtes de la cérémonie. Thé, petites collations, bananes et biscuits étaient au menu.

Le dialogue n’était pas facile, mais certains parlaient quelques mots en anglais. Ranji se promenait parmi les gens; quand il était avec nous, il pouvait nous aider dans quelques traductions. Nous sommes partis vers 23h30. Corail ne voulait pas quitter ses nouvelles amies… Celles-ci demandaient à Ranji de la ramener une prochaine fois.

La cérémonie battait toujours son plein lors de notre départ. Plus tard pendant la nuit, les danseurs porteraient plusieurs différents masques, il y avait aussi un poulet devant nous (j’imagine qu’il ne terminera peut-être pas la nuit vivant), le tout devant se terminer vers 6h30 du matin. C’est donc un peu fatigués, mais avec l’impression d’avoir reçu un beau cadeau, que nous sommes rentrés à notre hôtel.

7 réflexions sur “Être touriste sans les autres touristes – partie 2

  1. Ping : Apprendre à recevoir: une expérience guatemalthèque unique | La Terre, notre terrain de jeu

Laisser un commentaire